Mot usuel s’il en est pour chacune ou chacun d’entre nous, le mot métier ne nous interroge plus si ce n’est lorsqu’un nouveau métier vient bouleverser nos habitudes. A cet instant, la question se pose alors mais qu’est-ce que c’est ? C’est exactement ce qu’a provoqué la création du nouveau métier d’équicien en 2010.
Il convient donc de rappeler qu’un métier désigne un travail dont on peut tirer des revenus pour gagner sa vie.
Un métier est aussi un secteur d’activité d’une entreprise ou d’une partie de l’entreprise.
Un métier est somme toute un corpus de savoirs et de savoir-faire essentiellement techniques.
C’est aussi une identité permettant de se définir socialement (« je suis secrétaire », « je suis ingénieur(e) », « je suis équicien(ne) »).
C’est encore une perspective d’approfondir ses savoirs et ses savoir-faire par l’expérience accumulée (apprentissage via la pratique et l’expérience).
Un métier demande des durées de formation et d’apprentissage, ainsi que des niveaux de qualification variés.
L’exercice d’un métier est fréquemment précédé d’un apprentissage plus ou moins long (stages, statut d’apprenti, compagnonnage).
La notion de métier est souvent synonyme de la notion de profession ou d’activité professionnelle, termes plus élaborés.
Notion qui depuis le 1er juillet 2016 fait l’objet d’une définition légale à l’article Liminaire du Code de la consommation (fortement inspirée du droit communautaire, à savoir Article 2.2 de la directive 2011/83/UE) :
« On entend : – par professionnel : toute personne physique ou morale, publique ou privée, qui agit à des fins entrant dans le cadre de son activité commerciale, industrielle, artisanale, libérale ou agricole, y compris lorsqu’elle agit au nom ou pour le compte d’un autre professionnel. »
C’est ainsi que dans nos sociétés normées et normatives, le métier, la profession défini l’homme ou la femme.
En conséquence de quoi, le libre accès aux métiers est en principe garanti à tous : en France par exemple, cette garantie est assurée par le principe constitutionnel de « libre exercice des métiers du commerce et de l’industrie ».
L’exigence de capacité et donc de diplômes correspondant étant consubstantiel à cette liberté.
C’est pour répondre à ce besoin de liberté, à cette envie d’aider celles et ceux qui en ont le plus besoin, qu’après un long cheminement, et forte de son expérience à nul autre pareil Isabelle Claude a souhaité répondre aux attentes de personnes voulant exercer accompagnant des publics en situation de handicap avec des équidés.
Elle a ainsi été la première et donc la précurseure de ce qu’elle a nommé et structuré : le métier d’équicien(ne).
C’est parce que nous avons créé un métier, que nous avons souhaité l’inscrire au registre national de la certification professionnelle (enregistrement de 2014 à 2020) afin que des subsides puissent être versés aux personnes souhaitant se former à ce métier
Quel est ce métier ?
Equicien(ne) est un ou une professionnelle du lien social inter espèce, entre la personne et l’équidé.
Equicien(ne) est un ou une professionnelle de l’équicie (néologisme né du mot equus/cheval et du suffixe ien/ métier) créée en 2011.
Son travail se situe dans le champ de l’action médico-sociale.
Les concepteurs sont des travailleurs sociaux (éducateur spécialisé et ingénieur social entre autres…)
La création du néologisme « équicien » a pour objet de se distinguer des autres notions de médiations équines… ce avant même que le champ de la médiation équine devienne à la mode et qu’il n’attire des ambitions dont l’objectif est autre, tout comme l’a été, en son temps, le mot « équithérapie » qui est d’ailleurs, devenu un terme générique, mais non, pour nous, représentatif de notre spécificité d’équicie.
L’équicie est un métier transdisciplinaire appuyé sur des compétences en sciences humaines et animales. La maïeutique de Socrate est le fondement de notre philosophie.
Les équicien(ne)s sont des professionnel(le)s du secteur médico-social, responsables de l’accompagnement à visée éducative et ou thérapeutique dans le champ de la médiation animale avec des chevaux, des poneys et ou des ânes.
Les premiers emplois d’équicien(ne)s ont été créés en Lorraine en 2011 au sein de la structure Equit’aide créée en 1997 par Isabelle Claude, à partir d’une pratique de terrain de plus de quatorze années.
A ce jour, des équicien(ne)s s’installent dans différentes régions de France.
Leur particularité : créer des structures innovantes au sein desquelles le cheval a une place à part entière du point de vue du cheval.
L’équicien(ne)s est un professionnel de l’éthologie appliquée (humaine et animale) et non de l’équitation, il choisit des lieux de préférence en milieu rural, dans lesquels l’animal peut vivre en groupe social intra espèce, exercer les activités utiles à son développement : déplacements, alimentation en continue, repos… et créer des liens de longue durée avec ses pairs (structuration en groupe famille).
« L’art de vivre » des équidés est une condition sine qua non à la sécurité, lors d’activités inter espèce (humain /cheval).
Les équicien(ne)s accueillent, guident et conduisent des personnes, quels que soient leur âge et leur handicap à toute forme de projet d’accompagnement avec le cheval ou le poney.
Ils répondent à la commande d’un prescripteur.
Ce métier est encore jeune (10 ans) mais a un avenir certain dans une société qui cherche des repères et est en quête de lien social.
Au vu de l’engouement suscité par les deux ouvrages d’Isabelle Claude « Cheval miroir de nos émotions » qui a fait émerger ou révélé « l’équicoaching » et « cheval médiateur » qui a donné naissance à la filière de la médiation équine et suscité nombre de convoitises, nous pensons et disons que ce métier est juste, utile et en devenir.
Il prend ses forces au travers de valeurs fortes d’humanisme et de solidarité qui sont les besoins d’aujourd’hui et de demain…
… A suivre
Isabelle Claude, Présidente Handicheval, Directrice Equit’aide, Ecrivaine*
*Le cheval miroir de nos émotions (éditions Camaïs)
* Le cheval médiateur (édition Belin)
Xavier Bacquet, Avocat Médiateur, Vice-Président Handicheval, Ecrivain**
** Guide pratique droit équin (éditions Larivière)